CONTE D'AFRIQUE

 La légende du maïs

Il y a bien longtemps,  les tribus bantoues entrèrent en guerre les une contre les autres.  Il devint très difficile de circuler,  car les voyageurs étaient soupçonnés d'être des espions des tribus adverses. Pourtant,  une pauvre vieille aux cheveux d'or et son petit-fils allaient de campement en campement,  cherchant une tribu qui voudrait bien les accueillir,  car ils n'avaient plus de famille. Mais partout, ils étaient repoussés. Un jour, ils arrivèrent enfin chez les bantous qui les invitèrent à s'asseoir près du feu et à manger avec eux.  Le chef de la tribu dit à la vieille femme :

-Vous pouvez rester avec nous si vous ne craignez pas la faim. Il n'y a pas beaucoup de gibier sur nos terres,  mais, le peu de nourriture que nous avons, nous serons heureux de le partager avec vous.

-Nous n'avons pas besoin de grand- chose, répondit la grand-mère,  et le travaillerai pour vous.  Je m'occuperai des enfants pendant que les parents iront chercher à manger. 

Le lendemain,  comme d'habitude,  les hommes partirent à la chasse, les femmes s'en allèrent cueillir  des fruits, des plantes,  et chercher de l'eau.  Les enfants restèrent seuls. Quelle chance ils avaient de pouvoir jouer toute la journée,  sans être embêtés par les grandes personnes !

Oui, mais ils n'avaient rien à manger.  Les parents ne rentraient de la chasse ou de la cueillette que le soir, et leurs petits estomacs trouvaient la journée bien longue.

Ce jour-là,  les enfants jouèrent longtemps puis, quand ils commencèrent à fatiguer, la vieille femme les appela. Ils s'approchèrent d'elle très étonnés. 

Mais qu'est-ce que tu fais,  grand-mère ? demanda l'un d'eux. 

-Je vous prépare de la bouillie de maïs,  répondit- elle en remuant une épaisse purée dans une marmite.

Les enfants n'avaient jamais vu de maïs auparavant.  Mais,  affamés qu'ils étaient,  ils burent goulûment la bouillie que leur servit la vieille femme. Rassasiés,  ils s'assurent autour d'elle,  comme des poussins blottis près de leur maman poule, elle se mit à leur raconter de merveilleuses histoires. 

Et désormais,  ce fut pareil tous les jours.  Grâce au mais, fait par magie de la vieille femme,  les enfants  ne connaissaient plus la faim, et en plus, ils apprenaient toutes sortes de contes !

Les mois passèrent et.  De jour en jour,  la vieille femme paraissait plus fatiguée.  Pourtant,  elle préparait toujours les repas des enfants.  Un jour, elle n'eut pas la force de se lever, elle dit à son petit-fils :

- Je ne serai bientôt plus là pour vous faire de la bouillie.  Mais n'ayez crainte ! J'ai semé du maïs et il a bien poussé.  Mais il doit encore être arrosé et sarclé. Il faudra que tu t'en occupes avec les autres enfants.  Vous pourrez utiliser les épis pour faire de nouveaux plants.

Ce jour-là,  ce fut son petit-fils qui, grâce à ses instructions,  prépara la bouillie pour les enfants.  Ce furent les dernières paroles de la vieille femme, car le lendemain,  quand son petit-fils entra dans sa case, il ne l'a trouva pas. Personne ne l'a revit jamais  : elle s'était changée en maïs. 

Aujourd'hui encore, si vous regardez un épi enveloppé de ses feuilles, vous verrez des fils d'or : ce sont les cheveux de la bonne vieille qui a apporté le maïs pour que les petits ne souffrent plus de la faim

MORALE DE l'HISTOIRE / Tout le monde mérite une chance

                                ( Kosséa GNAGO, Camilla KANGAH)

 

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