CONTE D'AFRIQUE

                                                        BIEN MAL ACQUIS

Un honnête commerçant, cheminant le long d'un sentier, regagnait son douar après avoir traité une bonne affaire de blé. Ses poches étaient garnies de beaucoup d'argent. Chemin faisant, il faisait mille projets et réfléchissait à ce qu'il pourrait acheter avec son gain. Peut-être pourrait-il se payer une paire de boeufs ou encore des moutons ou tout simplement de la bonne terre afin d'agrandir ses champs.

Tandis qu'il avançait, il aboutit à une clairière. Il décida de s'y reposer quelques instants, car il faisait très chaud. Il s'assit donc sur une énorme pierre plate qui devait bien peser au moins cent kilos ! Somnolent, il récupérait de sa fatigue lorsque, tout à coup, il sentit comme une grosse épine pénétrer dans son épaule? Surpris, il ouvrit les yeux et eu un mouvement de frayeur intense. Au lieu d'une épine, Il s'agissait d'un poignard qui le piquait de plus en plus cruellement. Puis, une main brune s'appesantit sur sa poitrine. Un gaillard barbu vêtu d'un burnous se tenait devant lui. Le pauvre homme pensa mourir de frayeur ! il entendit alors une voix rude lui ordonner :

-Donne -moi ta bourse, ô marchand ! je te suis depuis la ville et je sais qu'elle est bien remplie ! si tu hésites, je te plante ce poignard dans le corps, j'ai dit !

Et il appuya de plus belle sur son arme. Le commerçant, la mort dans l'âme et la peur au ventre s'exécuta. Pour sauver sa vie menacée, il lui fallut se séparer du sac de douros, objet de tant d'espérance et le voir disparaître dans les profondeurs de la djellaba du bandit.

Le bandit disparut entre les arbres, laissant le pauvre homme tremblant et effondré. Il alla conter sa mésaventure au cadi, lequel était un homme juste. Le cadi lui promit de faire tout ce qu'il pourrait pour retrouver son voleur. Le marchand sortit de chez le juge le coeur bien gros et alla retrouver son gourbi et sa femme à laquelle il conta son aventure. Quelques jours plus tard, il fut appelé à la justice de paix où le cadi lui présenta plusieurs individus, parmi lesquels il reconnut son voleur. Il le désigna du doigt en tremblant. Heureusement, l'homme barbu était enchaîné, sinon il lui aurait fait passer un sale quart d'heure. Le juge les confronta tous deux et, naturellement, le bandit nia farouchement. Alors, l'homme de justice réfléchit pendant un moment puis, s'adressant au pauvre marchand , lui dit brusquement :

-Tu m'as dit que tu étais assis sur une grosse pierre quand cet homme t'a attaqué! Et bien, il faut que tu ailles chercher celle- ci, elle servira de témoin! j'ai dit! Un éclat de rire tonitruant répondit à ces mots et , sans réfléchir, le voleur s'écria : 

-Il faudrait qu'il soit bien costaud, car cette pierre pèse au moins cent kilos!

-Alors, tu es vraiment le voleur, dit  sévèrement le juge, car tu viens de te dénoncer toi- même!

Le méchant bandit, confondu, dû restituer l'argent que par bonheur pour l'honnête commerçant, il n'avait pas eu le temps de dépenser. Le voleur fut bien puni et le brave homme put enfin réaliser les rêves qu'il avait faits tout le long du chemin qui menait à son gourbi.

MORALE de L'HISTOIRE: Le voleur sera toujours puni

                           (Kasséa GNAGO)

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